Le sucre vous fait-il vieillir ?

Nutrition

Le sucre vous fait-il vieillir plus vite ?

Nous consommons aujourd’hui entre 35 et 50 kg de sucre par personne et par an, selon les estimations, contre 2.4 kg en 1840. Au sucre ajouté des aliments industriels – soda, gâteaux et biscuits mais aussi sauces, plats préparés, charcuterie, laits végétaux, etc, s’ajoute une consommation accrue de glucides à index glycémique élevé, tels que les produits à base de farines raffinées. Ces derniers, une fois digérés dans l’intestin, sont majoritairement absorbés sous forme de glucose, comme les produits sucrés. Ainsi, le sucre est omniprésent dans notre alimentation.

Avec quelles conséquences pour la santé ? La note parait plutôt salée. En plus de contribuer directement aux signes visibles du vieillissement – rides, cernes et déshydratation de la peau, la consommation accrue de sucre bouleverse l’équilibre physiologique et métabolique du corps et augmente sensiblement les risques de troubles divers.

GLYCATION ET VIEILLISSEMENT DE LA PEAU

Le sucre « caramélisent » les protéines du corps, y compris le collagène et l’élastine de la peau, lors d’un processus que l’on appelle « glycation » En résultent rides, ridules et perte d’élasticité. Cette perte de fonctionnalité des protéines s’opèrent à tous les niveaux et dans tous les tissus.

L’hémoglobine glyquée, mesurée par un dosage sanguin, correspond à la forme glyquée de la molécule d’hémoglobine, c’est à dire à la proportion d’hémoglobine ayant subi ce processus de glycation. Sa valeur normale se situe entre 4 et 6 % de l’hémoglobine totale.

SURPOIDS ET OBÉSITÉ

L’insuline que l’on sécrète pour réguler la glycémie, le taux de glucose dans le sang, nous fait stocker l’excès de sucre sous forme de gras dans le tissu adipeux, favorisant ainsi le surpoids et l’obésité.

Plus les glucides sont raffinés, plus ils sont faciles à digérer, plus l’insuline s’élève, de concert avec le taux de sucre sanguin. Ainsi, les produits sucrés – desserts, confiserie, sodas – auront un effet maximal sur la glycémie, et par là même sur l’insuline et le stockage.

Les féculents – pain, pâtes, pommes de terre, céréales – auront également un impact important mais dans une moindre mesure.

A l’inverse, les légumes non féculents n’auront que peu d’impact sur la glycémie et apporteront quantités de micronutriments et de fibres, aux multiples bienfaits.

INSULINE ET INFLAMMATION

A court terme, la consommation excessive de sucre et de glucides raffinés entraine d’importantes fluctuations de la glycémie. Le pic d’insuline qu’elle occasionne est souvent suivi d’une hypoglycémie réactionnelle. Y sont associés de nouvelles envies de sucre et des pulsions sucrées, la survenue de « coups de barre », de somnolence après les repas, l’irritabilité et des fluctuations de l’humeur tout au long de la journée.

A moyen et long terme, une production excessive et répétée d’insuline entraine un phénomène dit de « résistance à l’insuline » qui se traduit par une moins bonne utilisation du sucre par l’organisme.

Lui sont associés une accumulation de gras au niveau du ventre et des organes, la stéatose hépatique (maladie du « foie gras »), le diabète, des perturbations hormonales, et une inflammation accrue. Cette dernière constitue un véritable accélérateur du vieillissement et fait le lit des maladies dites de civilisation.

A noter, l’obésité est associée à un risque accru de maladies chroniques telles que le diabète, les maladies cardiovasculaires et les maladies neurologiques. Elle est associée à au moins 13 cancers.

PERTURBATION DU MICROBIOTE

L’excès de sucre contribue à la prolifération de mauvaises bactéries et de certaines levures (telles que le candida albicans) au niveau du microbiote intestinal. Ce phénomène favorise les fermentations, les ballonnements et autres troubles digestifs.

L’altération du microbiote entraine par ailleurs un risque accru de mycoses cutanées et vaginales, d’anxiété et de dépression, d’acné et de fatigue.

IMMUNITÉ

70 % des cellules matures du système immunitaire se situent au niveau de la muqueuse intestinale, c’est pourquoi régime alimentaire, santé intestinale et immunité sont étroitement liés. Quand le microbiote est perturbé et l’intégrité de la muqueuse altéré du fait d’un régime délétère, l’immunité en pâtit.

Par ailleurs, une alimentation riche en sucre accroit les risque de déficits en micronutriments dont nous avons besoin pour nous protéger des agressions. Elle affecte la capacité d’action des globules blancs, les cellules du système immunitaire.

Des études ont montré une plus grande sensibilité aux affections hivernales en cas de consommation importante de sucre. Les diabétiques, quant à eux, ont une immunité affaiblie par rapport aux personnes en bonne santé.

HORMONE DE CROISSANCE ET RÉGÉNÉRATION CELLULAIRE

L’hormone de croissance nous aide à régénérer nos tissus et nos organes tout au long de la vie. Elle intervient dans la santé osseuse, le maintien de la musculature, le métabolisme du gras, la fonction cardiaque et nous aide à rester jeune.

Une consommation excessive de sucre affecte sa production de façon négative.

ALZHEIMER

La maladie d’Alzheimer est une pathologie multifactorielle. Des facteurs environnementaux et génétiques interviennent dans sa survenue.

Parmi ceux-ci, des études ont relevé un mauvais métabolisme du glucose dans le cerveau des personnes atteintes de la maladie. Des études épidémiologiques ont montré qu’il y avait un risque plus élevé de développer une maladie d’Alzheimer chez les personnes diabétiques.

TROUBLES HORMONAUX

Les conséquences d’une consommation excessive de sucre incluent également des troubles accrus lors de la ménopause avec davantage de bouffées de chaleur.

D’un point de vue hormonal, l’excès de sucre et la résistance à l’insuline qui en résulte à moyen et long terme contribuent au syndrome des ovaires polykystiques qui affectent près de 10 % des femmes aujourd’hui. En perturbant l’ovulation, ce syndrome nuit à la fertilité.

 

Ainsi, pour préserver sa santé et rester jeune plus longtemps, nous avons tout intérêt à limiter notre consommation de sucre.

Même si les desserts et autres produits sucrés peuvent bien sûr faire partie d’une alimentation équilibrée, ils restent à considérer comme des aliments plaisir à consommer avec modération.

EN PRATIQUE

  • Mangez des aliments les plus naturels possibles et limiter au maximum votre consommation de produits transformés (soda, gâteaux et biscuits industriels, aliments à base de farines raffinées, ketchup, sucre de table…).
  • Consommez des glucides à index glycémique bas ou modérés : légumes non féculents, fruits entiers plutôt qu’en jus, légumineuses, quinoa, etc. Ils auront moins d’impact sur votre glycémie et l’insuline.
  • Consommez une abondance de fruits et de légumes de toutes les couleurs. Riches en anti-oxydants, ils protègent les cellules de l’inflammation et du vieillissement. Privilégiez les fruits peu sucrés (myrtille et autres baies, kiwi, agrumes, etc).
  • Réservez les aliments sucrés pour la fin du repas plutôt que pour le gouter. Les consommer après avoir ingéré des fibres, des protéines et du gras diminue leur impact sur la glycémie.
  • Marchez 10-15 minutes après le repas pour limiter les pics de glycémie et améliorer votre santé métabolique.
  • Le vinaigre de cidre en début de repas, dilué dans de l’eau, permet également de limiter les pics d’insuline.

Pensez à vous abonner à mes comptes Instagram et Facebook pour accéder à mes flash infos santé de manière régulière.