Surpoids et cycle féminin - une relation à risque

Santé féminine

Surpoids et cycle féminin : une relation à risque

Les femmes, du fait de leur nature cyclique, sont particulièrement sensibles aux fluctuations hormonales et aux dérèglements qui peuvent survenir entre la puberté et la ménopause. De nombreux facteurs d’influence interviennent, tels que notre bagage génétique, nos choix alimentaires, notre hygiène de vie et notre santé hépato-digestive. Le poids corporel peut également avoir un impact déterminant sur la santé du cycle féminin, comme nous allons le découvrir ici.

LE SURPOIDS EN FRANCE

Selon l’enquête « ObÉpi-Ligue contre l’obésité » publiée le 30 juin 2021, un adulte français sur deux (47,3% exactement) était en situation de surpoids ou obèse. La part des personnes obèses n’a cessé d’augmenter dans le temps, atteignant 17% de la population française adulte en 2021 contre 6,1% en 1980 (Insee).

LA RÉSISTANCE À L’INSULINE

Ces chiffres ont lieu d’inquiéter compte-tenu des liens existants entre surpoids et désordres métaboliques, surtout en cas d’adiposité abdominale. Les risques de résistance à l’insuline augmentent sensiblement en cas de surpoids, ce qui n’est pas sans conséquences sur l’équilibre hormonal de la femme.

En effet, le surplus d’insuline qu’elle engendre perturbe l’ovulation et stimule la production de testostérone par les ovaires. Ainsi, la résistance à l’insuline est l’un des principaux facteurs mis en avant dans le syndrome des ovaires polykystiques dont souffriraient près d’une femme sur 10.

LA SANTÉ HÉPATO-DIGESTIVE

Il existe par ailleurs des liens entre surpoids et risques accrus de stéatose hépatique (communément appelé « foie gras ») et de dysbiose intestinale (déséquilibre de la flore). Or nous avons vu dans d’autres articles les rôles déterminants que jouent le foie et les intestins dans le recyclage et l’élimination des hormones féminines.

SURPLUS D’HORMONES ET RISQUES DE CANCER

A ces facteurs de déséquilibre s’ajoute le rôle endocrinien que joue le tissu adipeux. Au delà de sa fonction de stockage, ce dernier est capable de fabriquer de nombreuses hormones, y compris des hormones sexuelles. En effet, sous l’action d’enzymes appelées aromatases, le tissu adipeux transforme les androgènes en œstrogènes, engendrant une hyper-œstrogénie aux conséquences multiples.

Ces œstrogènes ainsi générés sont ensuite relâchés dans la circulation sanguine et vont stimuler la croissance cellulaire des organes récepteurs. C’est le cas par exemple pour l’endomètre, la muqueuse qui tapisse l’intérieur du corps de l’utérus, d’où le lien de causalité établi par les données scientifiques actuelles entre surpoids et obésité d’un côté, et augmentation du risque de cancer de l’autre. D’après l’Institut National du Cancer, une augmentation de 5 points de l’indice de masse corporelle (poids divisé par le carré de la taille, exprimé en kg/m²) entraine une augmentation de 52% du risque de développer un cancer de l’endomètre.

L’INFLAMMATION CHRONIQUE

L’excès de graisse corporelle peut également favoriser une inflammation chronique qui elle-même joue un rôle majeur dans tous les problèmes pouvant affectés le cycle féminin. Le tissu adipeux a en effet la faculté de produire de grandes quantités de cytokines pro-inflammatoires, des messagers chimiques qui peuvent dérégler la communication entre les hormones et les tissus qui leur sont sensibles.

Par exemple, les cytokines inflammatoires ralentissent la réponse des follicules ovariens à l’hormone FSH, qui intervient durant la première partie du cycle. Elles perturbent l’ovulation et la production de progestérone. Elle bloque les récepteurs à progestérone et hormones thyroïdiennes, et sur-stimulent les récepteurs à œstrogènes. Aussi perturbent-elles grandement l’équilibre du cycle féminin.

ACCUMULATION DE PERTURBATEURS ENDOCRINIENS

Par ailleurs, notre graisse peut accumuler toutes sortes de substances toxiques pour l’organisme, celles-ci étant généralement liposolubles. Parmi elles se trouvent les fameux perturbateurs endocriniens que l’on trouve dans de nombreux produits de notre vie quotidienne : aliments (pesticides, insecticides, conservateurs, colorants), emballages, cosmétiques, fumées de cigarette et gaz d’échappement, détergents, peintures et autres matériaux d’ameublement, etc. Aujourd’hui, près de 800 substances ont été identifiées par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et la liste s’étend au fur et à mesure que de nouvelles études sont publiées.

Selon la définition de l’OMS, les perturbateurs endocriniens sont « des substances ou mélanges de substances qui altèrent les fonctions du système endocrinien et de ce fait induisent des effets néfastes dans un organisme intact, chez sa progéniture ou au sein de (sous)-populations ». En interférant avec le système hormonal d’un organisme, les perturbateurs provoquent de graves conséquences sur la santé, en particulier sur les hormones sexuelles, induisant des troubles de la fécondité, une baisse de la fertilité, des anomalies de sperme, des pubertés précoces et des malformations fœtales.

MAINTENIR UN POIDS-SANTÉ

Ainsi, il apparait clairement que le surpoids peut perturber l’équilibre hormonal de la femme. Pour permettre à l’organisme d’assurer au mieux ses fonctions endocriniennes, il s’agira donc de maintenir un poids-santé.

Celui-ci est typiquement représenté par un indice de masse corporelle situé entre 18,5 et 25. Toutes restrictions caloriques ou pratiques sportives excessives devront être évitées, une diminution trop importante de la masse grasse et du poids corporel pouvant eux aussi être à l’origine de déséquilibres hormonaux et d’un arrêt du cycle.

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